« Les vins de l’été… »
Les vacances approchent à grands pas et avec elles arrivent les beaux jours ensoleillés que nous avons tous appelés si fort de nos vœux.
Le plus jeunes se sont empressés de ranger crayons, cahiers et cartables tandis que les plus grands en préparant les valises pensent à y mettre maillot de bain, paréos, espadrilles et crème solaire. Sans oublier l’indispensable « limonadier » car avec ces fortes chaleurs, il ne faudra pas oublier de se désaltérer souvent !!!
Alors qu’est que l’on va boire cet été. Pas la même chose pour tous, ça c’est sûr.
Mais quel que soit le breuvage que l’on vous servira ou que vous choisirez de boire, il est un, tout au moins pour les plus grands, que vous ne pourrez « éviter », c’est le vin rosé, star incontournable de la période estivale.
Il suffit de consulter les offres sur les sites marchands sur Internet mais aussi les rayons des grandes surfaces ou les vitrines des cavistes pour s’en rendre compte.
Petit rappel
En France, la législation interdit la « fabrication » de rosé par addition de vin blanc et de vin rouge. A une exception près, pour le Champagne rosé.
Le vin rosé est donc le résultat d’une vinification particulière de raisins à peau noire car au départ, que les raisins est la peu jaune ou la peau noire, le jus lui est toujours incolore. C’est donc la macération du jus avec la peau, lors de la fermentation, qui donnera au vin sa couleur.
Pour faire un vin rosé, on procède à une courte cuvaison ou macération afin que le jus ne soit pas trop coloré. Les vins pouvant aller du rose le plus pâle au rose soutenu presque rubis.
Une star mondiale
En quinze ans, la production de rosé en France est passée de 10% à 26% des volumes, dépassant maintenant largement la part des blancs (17%). Comment expliquer une telle croissance d’un vin longtemps méprisé par les amateurs ?
Et pourtant tout le monde se souvient du mépris dans lequel ce vin était tenu il y a encore très peu de temps. Ce pauvre rosé était affublé de tous les défauts. Aujourd’hui, que ce soit en France ou à l’export il incarne le renouveau du vin et le segment le plus dynamique du marché.
Ce qui est intéressant, c’est qu’historiquement le rosé était le vin le plus répandu jusqu’au XIXe siècle.
Non pas pour des raisons marketing évidemment, mais tout simplement parce que, techniquement, on ne savait faire que des vins rouges peu macérés qui avaient une belle couleur rose et qu’on appelait alors “clairets”.
Mais petit à petit la demande et les progrès techniques (macérations en cuves) ont fait le succès des “vrais” rouges, et le rosé n’était plus produit et consommé que dans le sud de la France.
La première raison de ce nouveau succès est sans doute due aux progrès qualitatifs de ce type de vin.
Autrefois produit avec les mauvaises grappes des cépages les moins intéressants, il est aujourd’hui traité avec les mêmes soins que les vins rouges et les vins blancs.
La seconde raison est que ce profil de vin, frais et facile à comprendre, correspond tout à fait aux attentes d’une clientèle qui se reconnaît dans ce breuvage frais et léger qui plaît aussi à tous ceux qui n’ont pas envie de se prétendre “connaisseurs”, mais qui souhaitent simplement passer un moment agréable avec un vin dont la couleur apparaît comme festive et conviviale, d’où le succès des rosés vendus en magnums.
Avec le rouge, la connaissance passe avant le plaisir car ce vin a été trop sacralisé. Au contraire du rosé qui est plus ludique et facile d’accès. On n’a pas besoin d’en parler, de le décanter ou de le faire savamment tourner dans son verre pour l’apprécier. C’est aussi pour ces raisons que c’est un vin particulièrement apprécié d’une clientèle jeune et moins avertie.
Les rosés peuvent être mariés avec bonheur à de nombreux plats, y compris ceux d’une cuisine exotique de plus en plus courante, en provenance d’Asie ou du Maghreb. A l’opposé de ce positionnement,
Il y a rosé et Rosé
Certains rosés, comme ceux de Tavel, du Château Simone, de Bandol rejoints aujourd’hui par ceux de Bordeaux ou de Bourgogne, se placent indéniablement dans la cour des « grands vins ».
Ils ne seront sans doute jamais aussi complexes que les plus grands rouges ou blancs de France, mais ce sont clairement des vins de très haut niveau, capables d’accompagner un repas gastronomique et de vieillir avec grâce.
Qui aurait pu croire cela il y a quelques années ?
Le succès du rosé ne semble donc pas près de se ralentir.
Pour ceux qui font de la résistance !!
Pour ceux qui ne sont pas fans de rosé, il y a bien sûr bien d'autres alternatives comme les crus du Beaujolais, les vins rouges et blancs de Provence ou de Corse, les vins de Loire, etc.
Le seau à glace, l’ami de votre vin
Mais quel que soit la boisson que vous aurez versé dans votre verre, il vous faudra être attentif à un élément fondamental, la température de service.
Elément important de l'été, la chaleur du soleil que l'on appelle tous de nos vœux ne fait pas bon ménage avec le service du vin, alors qu'il s'agisse d'un "simple" rosé, d'un vin plus charmeur, d'un rouge léger ou plus complexe, il faudra toujours faire attention à la température de service du vin au risque de boire une infâme piquette et de passer à côté des qualités du divin nectar.
L’idéal pour garder votre vin, quel que soit sa couleur, à bonne température c’est un seau avec de la glace et de l’eau. Ainsi que ce soit à l’apéritif, au déjeuner ou pour le dîner, votre vin sera toujours à la bonne température. Car il est plus simple de laisser se « réchauffer » dans le verre un vin légèrement trop froid que de « refroidir » un vin servit trop chaud.
Respect l’ordre de service
De fait, on ne boira pas les mêmes vins à l'apéritif, au déjeuner ou au dîner. On ira du plus simple et frais au plus complexe et riche.
Enfin, il ne faut pas oublier que le vin se boit en accompagnant un plat et que la cuisine de l'été ne se limite pas aux salades, aux grillades et la charcuterie.
Un joli plat de la cuisine provençale, sur une terrasse avec la fraicheur du soir, appelle un vin à la hauteur.
La vinaigrette, un ennemi commun
La vinaigrette, l’autre star de l’été, compagne de nos salades, ne fait pas bon ménage, mais alors pas du tout, avec la boisson de Bacchus et Dionysos.
Il vaut mieux la remplacer par une sauce à base d’huile d’olive, de fromage blanc relevée d’un trait de jus d’agrumes (citron ou pamplemousse).
Maintenant que vous avez tous les éléments en main et le tirebouchon pas loin, à vous de jouer. Mais comme toujours, sachez consommer et apprécier avec modération.
Bonnes vacances
Merci Bacchus revient nous voir quand tu veux. Mais avant de nous quitter, dis-nous en un peu plus sur toi et ta passion.
Je suis né et habite la Martinique. j'ai fait mes études (Droit et Sciences Po) à Bordeaux et ai travaillé quelques temps sur Paris. Je m'intéresse aux vins depuis les années 1980. Beaucoup de lectures pour commencer, puis des visites, des stages, des dégustations, des voyages, etc.
Aujourd'hui, j'anime avec le Président, le club "les Compagnons de la grappe au soleil" qui a été créé il y a plus de 30 ans. J'ai pris le train en marche.
On se réunit une fois par mois, sans prétention aucune, pour partager notre passion autour d'une dégustation dont les thèmes sont présentés sur le blog.
C'est moi qui prépare les thèmes des dégustations en piochant dans ma cave ou chez des cavistes ou lors de mes voyages.
Le blog est un moyen de partager cette passion avec les membres du Club mais aussi avec le monde de la blogosphère car le plus intéressant dans le vin reste le partage et l'échange, et bien sûr les rencontres."
Je vous invite à vous rendre sur son blog, qui est une vrai source d'information et de conseil.